|
Regardez l'homme au
travail dans les statues des mois du Battistero di Parma. Dans la double
lecture parfaitement définie par Arturo Carlo Quintavalle et retrouvée
par Chiara Frugoni dans les images de la genèse du Duomo di Modena
si, à un premier niveau l'homme y est ce paysan laborator figuré
dans les travaux réalistes de l'act.ivité rurale. il s'impose
à un niveau superieur grace au genie de l'artiste comme imago Dei,
collaborateur de la création continuée de l'homme et de
l'univers par le travaii.
Avant d'être reconnu comme Dieu lui-même. Jésus est
presente par le Nouveau Testament comme imago Dei, et quand l'idéoìogie
royale s'imposera aux Xlle et Xllle siècles le roi sera exalté
-comme imago Dei. Ou encore comme le dit Alphonse X el Sabio de Castille
"l'image du roi c'est le roi". On le voit sur les sceaux, les
armoiries, les monnaies. Ce statut de l'imago distingue fondamentalement
le christianisme du judaïsme et de l'islam qui sont aniconiques,
qui ont refusé les images de Dieu et de l'homme, et même
du byzantinisme qui a été traversé par des flambées
d'iconoclasme et qui en sacralisant les icônes (alors que l'image
chrétienne tire de Dieu sa valeur et son efficacité) a paralysé
l'évolution de l'image dans le temps, dans l'histoire. L'histoire
de l'imaginaire permet aussi de comprendre une grande évolution
de la piété médiévale: l'intériorisation.
|
|