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Les images extérieures
sont aussi devenues des images intérieures. L'histoire de l'imaginaire
permet aussi de voir que, a travers l'image, s'est opéré
le lien intime entre le visible et l'invisible qui caractérise
la vision médiévale de l'univers. Jean-Claude Schmitt a
justement dit que l'image "présentifie" l'invisible.
L'histoire de l'imaginaire met en valeur la primauté parmi les
sens de l'homme médiéval de la vue, de l'oeil. L'histoire
de l'imaginaire éclaire trois phénomènes privilégiés
dans les obsessions des hommes et des femmes du Moyen Age.
D'abord l'obsession de l'espace et du temps. Le lieu par excellence de
la société humaine - quel que soit l'importance fondamentale
de la terre et de l'économie rurale - c'est la ville. Et la ville
est elle-même une imago et un théátre d'images ou
des monuments tiennent une place essentielle: la muraille, la tour, l'
église. Parma est une imago fascinante où s'imposent comme
lieux d'images le Duomo et le Battistero. Et l'imaginaire de la ville
se réfère à trois images urbaines modèles:
Jérusalem, Rome, Constantinople.
Autre lieu privilégié d'images: l'Au-delà. Le Paradis,
l'Enfer, le Purgatoire, les Limbes sont des images imposant le désir
du salut, la peur de la damnation, l'espoir en un
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