L'italien avait apporté plus tôt, venu du grec, iconologia qui concurrença iconographia au XXe siècle avec de grands noms comme Aby Warburg, Erwin Panofsky et Meyer Shapiro.
L'étude des images suivait le mouvement de généralisation et de théorisation qu'avait connu l'ethnographie devenue ethnologie. C'était une promotion: il ne s'agissait plus seulement d'un domaine d'oeuvres, mais d'un savoir. Nous sommes en train de vivre une troisième métamorphose par une nouvelle extension et promotion de la notion d'image. Je ne ferai qu'un nom, celui de Hans Belting qui, étudiant les relations entre image et culte, propose "une histoire de l'art avant l'époque de l'art".
Cette révolution est particulièrement éclairante pour le Moyen Age car elle rejoint (elle en provient d'ailleurs en grande partie) la notion médiévale: imago. Cette notion, qui renvoie aussi bien aux objets figurés qu'aux "images" du langage et aux "images mentales" de la méditation et de la mémoire est, comme l'a dit Jean-Claude Schmitt, "au centre de la conception médiévale de l'homme et du monde". L'image / imago obtient ainsi un statut comparate à celui du Verbe et de l'Ecriture (Sainte). Elle concerne "I'anthropologie chrétienne tout entière" puisqu'elle définit l'homme tout au début de la Bible, dans la Genèse. Adam a été créé ad imaginem Dei.

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