doit tenir compte de leurs spécificités et en particulier des visées esthétiques qu'elles incluent et qui les animent. Ainsi un des bénéfices qu'apporte à l'histoire generale l'histoire de l'imaginaire est d'obliger les historiens dits "purs" (quelle horreur) à dialoguer, à travailler avec les historiens de la littérature et de l'art - en transgressant l'absurde et catastrophique division du savoir et de l'enseignement entre des domaines artificiels encore reflétés malheureusement aujourd'hui par la division des facultés universitaires. Si des dialogues communs, favorisés par l'histoire de l'imaginaire, ne se développaient pas, que serait par exemple le Moyen Age sans les ceuvres littéraires, les ceuvres d'art, le droit? Il faut multiplier les institutions dont le domaine de recherche et de réflexion soit le Moyen Age entier et non morcelé, défiguré, exsangue.
L'importance des oeuvres d'art nous raméne aux images et laissant provisoirement de côté les images mentales, je me permets, sans oublier que je ne suis pas l'historien de l'art - mais je regard les oeuvres et je lis les historiens de l'art - d'évoquer la révolution de la notion d'image qui a été un aiguillon à l'émergence d'une histoire de l'imaginaire.
L'étude des images s'est constituée en champ scientifique spécifique à la fin du XIX siécle, sous le titre d'iconographie qui, en français, est apparu dans son sens moderne en 1873. Le grand nom, pour le Moyen Age, reste celui d'Emile Mâle.

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